Fabrication des sonnailles : travail de la tôle et des pains d'argile
La mise en forme de la sonnaille en tôle d’acier
Les sonnailles sont découpées dans des plaques de tôles d’acier reçues à l’état brut. On y découpe des rectangles d’acier en fonction de la dimension du projet de sonnaille. A l’aide d’une presse, on y inscrit le pays d’origine et le numéro de la pièce produite. Elles sont alors décorées d’un symbole choisi par le commanditaire. Les bords de la plaque de métal vont être ensuite entaillés, puis bordés à la presse. Ce renfort de métal ajouté aux extrémités de la plaque consolide la sonnaille et permet de retirer les bulles d’air qui pourraient nuire au son. C’est aussi un moyen de donner un son plus ample à la sonnaille, car plus la tôle sera fine plus le son sera grave et à l’inverse, plus la tôle sera épaisse plus le son sera aigu. Le façonnage à la main s’effectue à l’aide d’un marteau sur des petites enclumes appelées bigornes.
La pièce de métal est alors pliée sur une des bigornes selon la taille de la sonnaille afin que les deux extrémités se rejoignent. Une fois le martelage commencé la sonnaille prend peu à peu forme, deux oreilles apparaissent sur le haut de la sonnaille, vient alors le moment de souder la bouche et les flancs de la sonnaille. Cette soudure s’effectue à l’aide d’une soudeuse à point. Deux soudures sont nécessaires pour maintenir les biseaux, pour éviter que l’air ne passe entre les couches de ferrailles et vienne altérer le son de la pièce.
On ajoute ainsi à l’intérieur de la sonnaille un crochet que l’on appelle « bélière » et qui sert à maintenir le battant à l’intérieur de la sonnaille. On fabrique avec une chute d’acier plate une anse qui servira à attacher l’objet sonore au cou de la bête.
On rabat les oreilles afin de fixer l’anse, et une soudure vient consolider le tout. Le façonnage de la sonnaille est alors terminé.
Le choix des motifs sur les sonnailles :
Bien qu’il soit tout à fait possible de personnaliser une sonnaille par de nombreux dessins, certains motifs plus généraux sont créés de façon plus récurrente sur les objets.
Parmi eux :
Les croix trinitaires campanaires
L’un des symboles religieux le plus souvent représenté sur les sonnailles est la croix trinitaire. Les troupeaux et les élevages sont bénis par les autorités religieuses et la cloche frappée par la croix est le lien matériel qui relie les bêtes au sacré. Les croix trinitaires campanaires sont réalisées par martelage à froid de points, figurant ce motif religieux. On constate que même sur ces clochettes de tradition populaire le rappel du divin est présent.
Ainsi la sonnaille est enmaillotée dans du papier journal avec des petits morceaux de laiton (aliage de cuivre et de zinc) répartis par-dessus, pour que se produise, une fois la cuisson effectuée l’opération de brasage.
Ensuite une couche d’argile vient envelopper l’objet et un trou est formé sur le côté du pain.
L’ensemble est étuvé à 100° afin d’éliminer l’eau contenue dans l’argile. Ainsi lorsque les sonnailles seront mises au four, il est indispensable de bien fermer et rendre hermétique les pains d’argiles, de la tôle en métal. Si l’argile rentre en contact avec le métal de la sonnaille, cela empêchera l’opération de brasage. Lors du passage au four, la chaleur produite à l’intérieur des pains d’argiles va dégager en réaction chimique du carbone, enlever la rouille, et permettra au laiton de se répandre de manière uniforme sur l’ensemble de la sonnaille.
Cette page contient des extraits de la fiche d'inventaire du Patrimoine Culturel Immatériel décrivant cette pratique.
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