« Faire parler les autochromes »
Dans le cadre des expositions présentées durant l'été 2023 en Béarn autour des autochromes prises en vallée d'Ossau en 1920 à l’occasion de la constitution des Archives de la Planète, aujourd’hui conservées au musée départemental Albert-Kahn, nous vous proposons un documentaire permettant de rentrer dans l'intimité subjective de ces prises de vues. Ce projet visuel a pour ambition de faire parler les autochromes par les autochtones... en occitan du Béarn, sous-titré en français.
La vallée d'Ossau - Lieu d'inspiration
La vallée d’Ossau, à partir des années 1820, a attiré nombre d’artistes qui venaient « prendre les eaux » dans ses stations thermales mises à la mode par les élites internationales de l’époque. Des artistes tels que Delacroix et Devéria ont été interpellés, inspirés par ses majestueux paysages montagneux.
« La beauté de cette nature des Pyrénées n’est pas de celle qu’on peut espérer rendre avec la peinture d’une manière heureuse. [...] Tout cela est trop gigantesque et on ne sait par où commencer au milieu de ces masses et de ces multitudes de détails ».
Lettre de Delacroix à Gaultron - 5 août 1845.
Tout au long du XIXème siècle, la large diffusion de récits de voyages, de guides mais aussi d’une multitude de lithographies puis de photographies renforce l’image de la vallée d’Ossau et attiré des visiteurs, français comme étrangers, chaque fois plus nombreux.
« OSSAU 1920 – Sur les pas de Fernand Cuville »
Fernand Cuville (1887-1927), musicien de formation, travaille au service de l'armée française, comme opérateur militaire de la Section Photographique de l’Armée. Démobilisé en juillet 1919, il entre enfin au service d'Albert Kahn pour le compte des Archives de la Planète. En septembre 1920, Fernand Cuville visite certains villages et sites de la vallée d’Ossau (Bielle, Béon, Béost, Laruns, Eaux-Chaudes, Goust, Gabas, Bious-Artigues). Il prend environ 60 prises de vues sur des paysages de montagne, sur l’habitat et surtout des portraits de ses habitants capturant des moments de fête ou de travail.
Marqué par ses expériences de voyages autour du monde, Albert Kahn (1860-1940), un riche banquier philanthrope, entreprend, de 1909 à 1931, un inventaire visuel et universel : les Archives de la Planète, destiné à « fixer une fois pour toutes des aspects, des pratiques et des modes de l’activité humaine dont la disparition fatale n’est plus qu’une question de temps ».
Il exploite pour cela deux inventions récentes et complémentaires des frères Lumière : le cinématographe (1895) et l'autochrome (1907), la première enregistrant le mouvement et la seconde la couleur.
Il charge des opérateurs équipés de ces dernières innovations afin de saisir le monde en pleine évolution, sur quatre continents : l'Afrique, l'Amérique, l'Asie mais aussi l’Europe, des Balkans à la Scandinavie sans oublier la France, les Pyrénées … la vallée d’Ossau.
Commissaire d’Exposition : Christian Casassus.